Les oeuvres de Voltaire, et particulierement sa correspondance, recelent une thematique inattendue peu analysee par la critique: l'expression de ses degouts. Voltaire y devoile ses depits et deboires devant l'oppression politique et religieuse, ses exigences d'homme de lettres et d'historien, ses desillusions, exprimant ainsi sa vision pessimiste de la condition humaine. La revelation par Marie-Helene Cotoni de l'importance que donnait Voltaire a ses degouts, de la vie a l'oeuvre, a fait naitre un nouveau champ de recherche: comment apprehender, si longtemps apres, la sincerite d'une emotion a partir de traces ecrites, laissees par un maitre dans l'art d'ecrire, mais aussi dans l'art de feindre? Dans ce livre, l'auteur evalue la diversite des degouts de Voltaire, dans ses rapports au monde et a soi-meme, selon les situations qui les ont provoques: degouts exageres dans les jugements severes que l'ecrivain porte sur le monde des Lettres; sarcastiques ou hargneux devant qui s'ecarte de la verite; obsedants dans certaines polemiques; a peine chuchotes lors des desillusions de sa vie privee; allant jusqu'a l'horreur face a la 'barbarie' de son siecle. Marie-Helene Cotoni analyse les motivations qui poussent Voltaire a exprimer ainsi ses degouts. Elle trace la frontiere entre impressions reellement eprouvees et expression, afin de mesurer, autant que possible, la sincerite de l'homme tout comme l'habilete de l'ecrivain. S'il plonge bien souvent ses lecteurs dans un monde de laideur, en employant un vocabulaire grossier et des metaphores brutales, il souhaite cependant les amener a epouser ses combats pour le Juste, le Beau et le Vrai. L'expression de sa repulsion devant les croyances erronees est pour Voltaire une autre maniere de defendre le classicisme et la civilisation.

Avec les Idees republicaines et d'autres textes moins connus, Voltaire se lance en 1765 dans le debat politique concernant les droits des differents rangs sociaux qui divisaient la population genevoise de l'epoque. Ce faisant, il croise le fer avec plusieurs opposants, notamment Jean-Jacques Rousseau et John Turberville Needham. Ce volume contient egalement de courts ecrits sur la politique ecclesiastique, des contes et des poesies de la meme periode. Collaborateurs: Lorenzo Bianchi, Fabrice Brandli, Marie-Helene Cotoni, Simon Davies, Andrew Hunwick, Edouard Langille, Helder Mendes Baiao, Ralph A. Nablow, John Renwick.

Il serait difficile d'exagerer l'importance de Turgot, controleur general des finances de Louis XVI, pour les oeuvres de Voltaire en 1775-1776. Lorsque Voltaire n'est pas en train de louer ses reformes, il s'adresse au roi et a son ministre en faveur du pays de Gex et envisage d'interceder pour les serfs de Saint-Claude. Meme apres la disgrace de Turgot, Voltaire projette une edition de ses edits en son honneur. En meme temps, Voltaire ecrit sur les civilisations chinoises et indiennes qu'il admire tant.

Voltaire's most scathingly anti-Christian text, the "Sermon des cinquante", of which he consistently denied authorship, develops the arguments he was to use over the coming decades in a multitude of virulent texts. In the period 1758-1759, biblical questions remain prominent with the "Lettre sur le Messie" and, in a gentler tone, the "Precis de l'Ecclesiaste" and "Precis du Cantique des cantiques". These years also saw the culmination of a long-brewing quarrel over the reputation of the deceased minister Joseph Saurin, which brought Voltaire's stay in Lausanne to a close. A series of philosophical dialogues and a conte round out his literary productions of this two-year span.

Voici editees pour la premiere fois integralement les lettres echangees par Frederic II et la duchesse de Saxe-Gotha, a partir des manuscrits conserves a Berlin et a Gotha. On y decouvre comment Louise-Dorothee a cherche a aider Frederic II par ses renseignements, ses interventions politiques ou ses demarches en faveur de la paix. Cette femme d'action etait aussi une femme cultivee, qui fit connaitre a son correspondant des ouvrages de Hume, Voltaire, Rousseau, Boulanger, ainsi que la Correspondance litteraire de Grimm. Le roi, souvent caustique dans ses jugements, lui adressa, de son cote, poemes et oeuvres satiriques. Il s'ensuit, a cote d'eloges sinceres, des discussions philosophiques ou la duchesse n'hesite pas a defendre parfois, sur la Providence ou la survie, des opinions opposees a celles de son royal correspondant. Leurs lettres, de plus en plus riches, revelent en outre une admiration reciproque, une estime, une amitie qui vont croissant.